La philosophie de Platon (428-347 av. J.-C.) repose sur la "théorie des Idées" ou "doctrine des Formes".
C'est Euclide le socratique (450-380), disciple de Parménide [515-440 ; lui-même disciple de Xénophane (570-475), fondateur de l'école d'Elée, qui développe un panthéisme idéaliste] et de Socrate (470-399), qui est à l'origine de cette théorie des "Idées" développée par Platon.
La théorie des Idées divise l'Univers en deux mondes : le "monde intelligible" formé d'Idées ou Formes parfaites, éternelles et invisibles, et le "monde sensible" formé d'objets concrets et familiers.
Pour Platon, les arbres, les pierres, les corps humains et tous les objets connus par les sens sont de vagues copies irréelles et imparfaites des Idées.
Les croyances résultant de l'expérience de tels objets sont donc vagues et trompeuses, alors que les principes de la mathématique et de la philosophie, découverts par la méditation sur les Idées, constituent la seule connaissance digne de ce nom.
Le genre humain est emprisonné dans une caverne et prend à tort les ombres projetées sur le mur pour la réalité.
Le philosophe est celui qui pénètre le monde à l'extérieur de la caverne, parvenant à une vision de la vraie réalité (c'est-à-dire du monde des Idées), et retourne dans la caverne pour délivrer ses congénères.
Le "Logos", loi de l'être dans la philosophie d'Héraclite, est Dieu, source des Idées, chez Platon ; chez les stoïciens, le "Logos" est sort, raison ; chez les néo-platoniciens, c'est un des aspects de la divinité.
La théorie spiritualiste des Idées de Platon et sa conception rationaliste de la connaissance sont au fondement de son idéalisme moral et politique.
La conception du bien absolu de Platon, forme suprême englobant toutes les autres, est une source importante des doctrines religieuses, panthéistes et mystiques, de la culture occidentale.
Platon
Xénocrate (400-314), disciple de Platon, dirige l'Académie (339) et s'efforce de concilier le platonisme avec le pythagorisme.
Philon le juif (v. 13 av. J.-C. - v. 54), philosophe grec d'origine juive, imprégné de Platon et de la Bible, inspire le néoplatonisme et la doctrine des Pères de l'Eglise.
Le néo-platonisme, fondé par Ammonios Saccas (+ 240/245), à Alexandrie, vers 229, est enseigné dans diverses écoles jusqu'au VIe siècle.
Il provient d'une jonction des influences rationnelles de la Grèce (pythagoriciens, Platon) et des influences mystiques d'origines hindoue et juive.
Le principal représentant en est Plotin (205-270) dont la doctrine est une "théorie de l'émanation" qui a profondément inspiré la patristique chrétienne (doctrine des Pères de l'Eglise du ler au Ve siècle), la pensée médiévale et la cabale.
Plotin préconise un détachement complet pour atteindre la communion avec l'Un ; avec les théologiens chrétiens, il attaque la thèse gnostique.
Plotin
Les théories du Verbe divin, de la compréhension spirituelle, qui requiert non seulement l'intelligence, mais la participation de l'âme, celle de la volonté humaine comme désir du bien et surtout celle de "l’Un au-delà de l'être" (et pas seulement au-delà de la connaissance) font du néo-platonisme un spiritualisme très profond, qui devait inspirer Augustin (354-430) et marquer la philosophie occidentale.
Les néo-platoniciens (en particulier Plotin) voient dans "l'extase" l'acte par lequel l'âme s'anéantit en Dieu.
On a toutefois distingué "l'extase positive" (selon laquelle l'âme s'épanouit en Dieu ou dans la nature) et "l'extase négative" (selon laquelle l'âme s'anéantit en Dieu).
La théologie distingue "l'extase naturelle, l'extase diabolique et l'extase divine", reconnaissables respectivement à la lassitude, au désordre et à la joie qui les accompagnent.
Les principaux néoplatoniciens sont : Plotin, Porphyre (234-304), Jamblique (250-330), Hiéroclès dit "le Pythagoricien" (disciple de Plutarque d'Athènes qui fonde vers 400 l'école néoplatonicienne d'Athènes, il essaie d'analyser la philosophie de Pythagore ; il est le fondateur ou le premier scolarque, recteur, de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, vers 430) et Proclus.
Jamblique, élève de Plotin, croit à la réincarnation :
"Ainsi les peines qui nous affligent sont souvent les châtiments d'un péché dont l'âme s'est rendue coupable dans une vie antérieure. Quelquefois, Dieu nous en cache la raison, mais nous ne devons pas moins l'attribuer à sa justice."
Proclus (Constantinople 412 - Athènes 485) est considéré, de son vivant, comme un sage et comme un mage inspiré : ses "Éléments de théologie" représentent la somme de la métaphysique néo-platonicienne.
Le néoplatonisme est à l'origine du panthéisme (voir ci-après).
Le panthéisme (du grec "pan" : tout et "theos" : Dieu) est la doctrine qui identifie l'univers à Dieu : les stoïciens, Plotin, Baruch Spinoza (1632-1677), Paul d'Holbach (1723-1789), Denis Diderot (1713-1784).
La nature a certainement été divinisée dès l'aube de l'humanité.
John Toland (1670-1722), partisan d'un christianisme uniquement raisonnable et inventeur du mot "panthéisme" (il qualifie la doctrine de Spinoza de "panthéisme"), enseigne les principes de son Panthéisticon (1720) à Londres et à Dublin.
Les doctrines qui affirment l'immanence de Dieu au monde (Spinoza) ou à l'histoire des hommes (Friedrich Hegel 1770-1831) s'opposent aux doctrines de la libre création du monde par Dieu (René Descartes 1596-1650) ou de la libre création de l'histoire par l'homme (Marx, Sartre) : elles constituent un panthéisme.
Certains disent que le panthéisme de Spinoza est un athéisme, dans la mesure où sa doctrine récuse toute idée d'un dieu personnel et vivant, et identifie Dieu à la nécessité anonyme et universelle qui régit toutes choses dans la nature.
Le stoïcisme est la doctrine panthéiste et matérialiste fondée en 301 par Zénon de Citium (l'école du Portique).
On distingue :
L'évolution du stoïcisme s'est faite dans le sens d'un passage d'une "physique" (identifiée à la théologie) de caractère panthéiste à une "morale" de caractère rigoriste.
Les philosophes qui affirment qu'il existe une réalité divine qui préside au destin du monde, considérant par conséquent que la nature et les conditions humaines sont une manifestation de Dieu, représentent le "panthéisme acosmique ou panenthéisme" : "Tout est en Dieu".
Dieu est considéré comme l'acteur divin qui joue simultanément les innombrables rôles des hommes, des animaux, des plantes, des étoiles et des forces naturelles.
Les présentations les plus typiques du "panthéisme acosmique" proviennent de la tradition hindoue, dont le principal représentant philosophique est le penseur indien Adi Shankara ou Sankara (788-820). Son système révèle les faiblesses de l'acosmisme : la tendance à récuser la réalité globale du fini changeant, à récuser la réalité du mal, à contester la réalité de la liberté et du hasard et à considérer la personnalité individuelle comme finalement irréelle.
Inversement, les tenants du "panthéisme cosmique" se réfèrent à la totalité des entités finies et changeantes, réalité à laquelle ils donnent le nom de Dieu.
Dieu est simplement toutes les choses de l'univers. Tout ce qui existe est en Dieu et réciproquement.
Le représentant même du panthéisme moderne, Giordano Bruno (1548-1600) se réfère très souvent à Plotin.
Ce qu'il retient essentiellement chez le juif Salomon Ibn Gabirol (1021-1058), rabbin andalou, poète, théologien et philosophe, et chez le chrétien David de Dinant (1160-1217) 2, c'est l'affirmation de la divinité de la matière.
Dieu est infini, et la nature matérielle qui est divine fait partie intégrante de cet infini. Le monde, dès lors, est réunifié et l'on peut affirmer valablement et que Dieu est l'infini et que Dieu est Un.
La doctrine de Bruno consiste dans l'affirmation d'un "monisme infiniste absolu". Dieu n'est pas distinct de l'Univers, et cet être unique et infini constitue la Substance.
Plus précisément, Dieu et Univers sont deux aspects, deux points de vue sur cette réalité véritable qu’est "l'originaire et universelle Substance, identique pour tout" (De la cause, du principe et de l'unité, Ve dialogue).
"Dans l’un infini et immobile qui est la Substance, qui est l’être", l'unité n'est pas affectée par la multiplicité des choses sensibles, qui ne sont que des modes multiformes de cet être unique, ou des apparences fugitives et la "face diverse" d'une même substance.
Bruno représente la réflexion individuelle antidogmatique. D'inspiration néoplatonicienne, il préconise de n'user que de l'expérience et de la raison pour connaître le monde.
Il écrit notamment : Expulsion de la bête triomphante (1584), De la cause, du principe et de l'unité (1584), De l'Infini, de l'univers et des mondes (1585).
Giordano Bruno entre à 17 ans au couvent des Dominicains à Naples. Il étudie la théologie, mais aussi les philosophes modernes et anciens : Héraclite, Démocrite.
Sa pensée d'inspiration panthéiste le fait condamner à Rome pour hérésie en 1576. Il s'enfuit à Genève, puis à Toulouse et à Paris.
On le retrouve professeur à Oxford, puis en Allemagne, à Prague et enfin à Venise où, dénoncé, il est livré au Saint-Office.
Jugé en 1592, il est extradé à Rome.
Pendant les 7 années de procès, il ne renie pas ses idées :
« Je ne recule point devant le trépas et mon cœur ne se soumettra à nul mortel. »
Au pape Clément VIII qui le somme une dernière fois de se soumettre, Bruno répond :
« Je ne crains rien et je ne rétracte rien, il n'y a rien à rétracter et je ne sais pas ce que j'aurais à rétracter. »
Le 20 janvier 1600, le pape ordonne au tribunal de l'Inquisition de prononcer le jugement. Accusé formellement d'athéisme (confondu avec son panthéisme) et d'hérésie (particulièrement par sa théorie de la réincarnation des âmes) par l'Inquisition, d'après ses écrits jugés blasphématoires (où il proclame en outre que Jésus-Christ n'est pas Dieu mais un simple « mage habile »), que le Saint-Esprit est l'âme de ce monde, que Satan sera finalement sauvé et poursuivi pour son intérêt pour la magie 3, il est déclaré "hérétique impénitent, opiniâtre et obstiné" et, "devant son extrême et résolue défense", condamné à être remis au bras séculier pour être puni, selon la formule habituelle : "avec autant de clémence qu'il se pourrait et sans répandre de sang" (ut quam clementissime et citra sanguinis effusionem puniretur).
À la lecture de sa condamnation au bûcher, Bruno commente :
« Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à l'accepter. »
Le 17 février 1600, il est conduit au Campo dei Fiori. Mis nu, la langue entravée par un mors de bois l'empêchant de parler, il est brûlé vif.
Le 19 février 2000, Jean-Paul II affirme que la décision de brûler vif Bruno était un motif de profond regret pour l'Église tout en estimant que ses choix philosophiques s'étaient révélés "incompatibles avec la doctrine chrétienne sur des points décisifs".
Giordano Bruno
Panenthéisme, (du grec "pân" = tout ; "en" = dans ; et "theós" = Dieu : tout est en Dieu) est un terme forgé par le philosophe allemand Karl Christian Friedrich Krause (1781-1832) pour désigner sa propre doctrine théologique qui entend servir de médiation entre panthéisme et théisme (Vorlesungen über das System der Philosophie, 1828), et qui sera utilisé par la suite pour désigner toute tentative analogue.
Le panenthéisme est un système de croyance qui postule que le divin existe et interpénètre toutes les parties de la nature, mais que, dans le même temps, il se déploie au-delà d'elle. On distingue le panenthéisme du panthéisme qui tient que le divin est tout entier dans l'univers, sans lui être ni extérieur, ni supérieur. 1
Le théisme, doctrine d'un Dieu suprême, unique et personnel, pense pouvoir déterminer la nature de Dieu, lui attribue un certain nombre de qualités (bon, puissant, créateur du monde, etc.) et se le représente dans des symboles religieux.
Le théisme est la religion du commun des hommes. Il s'oppose à l'athéisme et souvent au panthéisme.
Le déisme, courant de pensée née en Angleterre au XVIIe, influence de nombreux philosophes tels que Montesquieu (1689-1755) et Voltaire (1694-1778).
Le déisme est le système de ceux qui, rejetant toute révélation, croient seulement à l'existence de Dieu.
Le déiste croit en Dieu mais se refuse à en dire quoi que ce soit et renonce à se le représenter.
Les déistes opposent la "religion naturelle", inhérente à tout individu et accessible par l'exercice de la raison, aux religions historiques dont ils réfutent les dogmes.
Néanmoins, en pratique, la dénomination de déiste se prend en mauvaise part et est appliquée à l'individu qui répudie toute croyance religieuse (comme le libre penseur).
Voltaire interprète ce système dans le sens étroit de la croyance à un seul Dieu :
« Ce que le chancelier Bacon avait dit se trouve vrai à la lettre, qu'un peu de philosophie rend un homme athée et que beaucoup de philosophie mène à la connaissance d'un Dieu. Lorsqu'on croyait avec Epicure que le hasard fait tout, ou avec Aristote (384-322, ndlr) et même avec quelques anciens théologiens, que rien ne naît que par corruption, et qu'avec de la matière et du mouvement le monde va tout seul, alors on pouvait ne pas croire à la Providence. Mais depuis qu'on entrevoit la nature que les anciens ne voyaient point du tout ; depuis qu'on s'est aperçu que tout est organisé, que tout a son germe ; depuis qu'on a bien su qu'un champignon est l’ouvrage d'une sagesse infinie aussi bien que tous les mondes, alors ceux qui pensent ont adoré là où leurs devanciers avaient blasphémé. Les physiciens sont devenus les hérauts de la Providence. » (Dictionnaire philosophique)
La création du culte théophilanthrope répond au désir de sauver la République, en fournissant aux citoyens les bases d’une morale publique.
Le besoin d’une nouvelle religion s’était fait sentir dès l’échec de la Constitution civile du clergé, en 1791, et plusieurs tentatives officielles avaient été faites : culte de la Raison, fête de l’Être suprême.
Ce besoin fut ressenti d’une manière plus pressante après le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794), quand on s’aperçut que la déchristianisation avait été beaucoup moins profonde qu’on ne se l’était imaginé. Les églises se remplissaient à nouveau et les prêtres réfractaires rentraient en France.
Dès les premiers mois de l’an IV, on assiste à une floraison de nouvelles religions parmi lesquelles il faut citer plus particulièrement la religion naturelle du club du Panthéon, le culte des adorateurs de Daubermesnil, et le culte social de Benoist-Lamothe (abbé Grégoire, Histoire des sectes, 1810 et 1828, 2 vol.).
Au début de vendémiaire an V (septembre 1796), un modeste libraire, Jean-Baptiste Chemin-Dupontes (1760-1852), fait paraître le Manuel des théoanthropophiles : « Les théophilanthropes croient à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme... ces deux vérités sont nécessaires à la conservation des sociétés et au bonheur des individus ». C’étaient les deux principes de cette religion naturelle qui prêchait le respect des devoirs envers les semblables et le respect des devoirs envers la société.
La première réunion des "Amis de Dieu et des hommes" est tenue à Paris, 34 rue Saint-Denis, le 15 janvier 1797.
Les cérémonies sont aussi simples que le dogme : les "pères de famille" rendent hommage au "Père de la nature". Puis suivent l’examen de conscience et des lectures ou discours de morale, entrecoupés d’hymnes.
À l’origine, la plus grande liberté est laissée au "père de famille" qui officie, mais, progressivement, il y a une "ritualisation", la messe théophilanthrope devenant aussi bien réglée que la messe catholique.
Les premières cérémonies ont lieu dans l’église Sainte-Catherine, mise à la disposition de Chemin par Valentin Haüy, directeur de l’Institut des aveugles.
Le parti républicain suit avec beaucoup d’intérêt cette tentative d’une religion simple, sans hiérarchie ni sacerdoce, prêchant la tolérance et désireuse de restaurer dans les âmes des ennemis du catholicisme les principes d’ordre et de morale.
La théophilanthropie compte dès le début parmi ses partisans des hommes comme Rallier, Dupont de Nemours, Creuzé-Latouche, Bernardin de Saint-Pierre, Mercier, David, Chénier, Paine et Lecoulteux de Canteleu.
Le 12 floréal an V (1er mai 1797), La Révellière-Lépeaux, un des directeurs, lit à l’Institut des "Réflexions sur le culte, sur les cérémonies civiles et les fêtes nationales".
Il devient le protecteur de la secte ("le pape" disent ses ennemis ; car elle compte des ennemis, aussi bien chez les catholiques que chez les républicains).
Les théophilanthropes obtiennent de partager avec les catholiques, l’une après l’autre, les 15 églises de Paris qui sont affectées au culte.
En province, la religion naturelle se répand largement.
Le "Manuel" est traduit en anglais, en allemand, en hollandais et en italien.
Le coup d’arrêt à l’expansion de la théophilanthropie est donné par l’établissement du culte décadaire au début de l’an VII (octobre 1798). Le culte civique, c’est-à-dire l’instruction civique, l’emporte sur la religion naturelle : les déistes sont vaincus par les philosophes.
Bonaparte chasse la secte de tous les édifices publics par un arrêté du 12 vendémiaire an X (4 octobre 1801), puis le culte est interdit en tout lieu en mars 1803.
Jean-Baptiste Chemin-Dupontes retourne alors à la franc-maçonnerie (en 1815, il sera vénérable de la Loge des Sept Écossais réunis).
En 1882, Joseph Décembre, dit Décembre-Alonnier (1831-1906), tente de faire renaître la théophilanthropie en fondant le Comité central théophilanthropique ; mais il essaie surtout de transformer ce courant spirituel en filon commercial auprès des francs-maçons et des occultistes. L’entreprise échoue probablement à cause de la querelle boulangiste qui désunit les membres du comité directeur.
Le déisme est presque aussi éloigné de la religion chrétienne que l'athéisme, qui y est tout à fait contraire.
(Pascal 1623-1662).Le théisme des hommes éclairés est de la véritable philosophie.
(Mme de Staël 1766-1817).Le panthéisme est évidemment plus raisonnable que l'athéisme.
(B. Constant 1767-1830).Le dualisme sépare Dieu de l'univers, le panthéisme les confond.
(Emile Saisset 1814-1863).
Sources
Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : Compilhistoire
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Commentaires 1
Tres heureux d'etre des votres, depuis le Cameroun!