Les premières civilisations qui sont nées de la Terre (et, pour prendre une des plus rapprochées : la civilisation égyptienne) considéraient dans chaque science :
Chaque science avait donc une section physique, une section métaphysique et une section mathématique. Sans la section métaphysique, la science était une énumération de choses mortes, ma métaphysique était l'âme vivante de toute science ; mais, sans la section physique à son tour, la section idéale devenait nuageuse et vague comme un fantôme sans corps.
Or, la SCIENCE TOTALE, la Synthèse, clef de toutes les sciences de détail, existait et comportait les trois grandes sections qui se retrouvaient partout. Cette science totale formée par la réunion de la Thèse (physique), de l'Antithèse (métaphysique) et de la Synthèse (mathématique) prenait le nom de MATHESE.
Mais le maniement des deux courants physique et métaphysique destinés, par leur union, à produire l'étincelle synthétique, demandait une étude longue et ardue : il exigeait une tension cérébrale pour laquelle les entraînements mystiques du sanctuaire étaient presque indispensables.
Plus tard, après l'invasion des Barbares, la lente évolution de l'intellectualité occidentale à travers la mystique du Moyen-Age vint se buter tout à coup avec ces vieilles synthèses scientifiques qui examinaient chaque problème de trois côtés, et que la chute de Constantinople aux mains de Musulmans, et l'apport des Arabes répandaient en Occident.
Du quinzième au seizième siècle, une partie des écoles de science s'attachèrent surtout à la partie physique des études car cela semblait plus commode et surtout moins long. C'est alors que la scission commença dans toutes les branches du savoir humain entre la partie idéale qui se réfugia d'abord dans les écoles de théologies, et la partie matérielle qui devint l'apanage des jeunes Universités médicales et des maîtres ès-arts.
Avec le temps, tout l'ensemble des connaissances élevées, des véritables hautes études, fut rejeté dans l'ombre sous le nom de SCIENCES OCCULTES.
Les sciences occultes renferment donc toute la philosophie et tous les vrais principes des sciences dites < exactes >, et, chaque fois que lesdites sciences (qui ne sont que des morceaux de science), voudront se compléter, elles devront revenir chercher leur Principe dans l'Occultisme.
Cela est si vrai que, lorsqu'il s'est agi de fonder la philosophie de la Chimie et qu'on a été amené à peser l'unité de la force et l'unité de la matière, M. Berthelot a avoué franchement qu'on en revenait aux enseignements des alchimistes qui ont toujours soutenu cette théorie.
Qu'on change les noms donnés par les < sciences occultes >, peu importe ; l'idée reste toujours identique.
Quand la scission entre les deux sections des sciences eut été consommée, il se trouva toujours, à côté de l'enseignement officiel, un enseignement secret donné de génération en génération par des assemblées ou fraternités d'initiés, enseignement qui s'efforçait de reconstituer une partie de l'ancienne Mathèse, la Science totale.
Cette Mathèse, ayant été cachée dans les sanctuaires, ayant trait à la partie cachée de chaque science et usant couramment et signes et hiéroglyphes destinés à cacher ces Principes, nous l'avons appelée la SCIENCE OCCULTE que nous avons définie : Scientia occulta.. Scientia occultati.. Scientia occultans.
On comprendra maintenant ce qui différencie les sciences occultes de la Science occulte, et l'on verra que l'Occultisme vient compléter et non remplacer les sciences dites < exactes >.
L'Occultisme a pour but l'étude de la tradition antique concernant les forces cachées (hyperphysiques) de la Nature, de l'Homme et du Plan divin.
Cette tradition était enseignée, aussi bien dans l'antique Egypte que dans les anciens sanctuaires de la Chine et de l'Inde, à une élite d'individus sélectionnés par une initiation progressive.
La science n'était donc pas prodiguée à tout le monde ; elle était cachée dans les temples et nous pouvons définir ce premier aspect sous le nom de Science cachée (Scientia occulta).
Enfin, une fois l'enseignement constitué, une méthode particulière permettait de revoiler pour les profanes les révélations des mystères par le symbolisme, les hiéroglyphes, les légendes religieuses, les mythes et tous les procédés dérivés de ces pratiques. La Vérité était transmise à la foule sous les voiles appropriés ; la Science occulte cachait donc ce qu'elle avait découvert ; c'était la Science revoilée (Scientia occultans).
Tel est le triple aspect de la Science occulte, et lorsqu'on étudie un des nombreux auteurs qui se sont occupés de cette question, il est de toute importance de savoir à quel genre d'étude ils se rattachent dans la triple définition de la science occulte :
L'étude de chaque section demande en effet un travail spécial et des développements particuliers que nous allons résumer rapidement de notre mieux.
L'occultiste, en effet, doit être respectueux des travaux considérables de la science contemporaine ; il doit éclairer cette science aux lumières des enseignements de la tradition antique, mais ne doit ignorer aucun des principes généraux de la science contemporaine sous peine d'erreurs graves. La science antique et la science contemporaine forment en effet les deux pôles d'antithèse et de thèse, d'où peut seule émaner une véritable synthèse.
On marche sur deux pieds avant de s'appuyer sur la crosse du bâton d'initié.
On étudiera donc dans cette section la constitution des mystères antiques, l'histoire des diverses initiations et leur rattachement aux diverses races humaines.
On pourra porter surtout ces travaux sur l'Egypte, qui est aujourd'hui bien connue et dont la tradition est clairement établie. Les documents positifs que nous possédons sur le temple égyptien et les pratiques mises en oeuvre dans chacune de ses salles, sur la chapelle funéraire et le tombeau (pyramide) ou hypogée, permettent d'établir la tradition sur des bases aussi claires que solides. Les quelques paroles échappées aux anciens initiés des mystères, Jamblique, Porphyre ou Apulée, les écrits de Plutarque ou les enseignements des néo-platoniciens, des gnostiques et des kabbalistes, constituent une mine précieuse pour l'étude de cette section. Les récits d'initiation, voilés sous les fables poétiques par Homère, par Virgile ou par le Dante, sont aussi des mines précieuses pour ces recherches.
Enfin, toute la mythologie antique, dans ses rapports avec la cosmosophie demanderait aussi de longues études. Ce que nous pouvons dire tout de suite c'est que la science a gardé jalousement ses secrets, dans l'intérieur des temples, jusque vers l'an 500 av.J-C. A cette époque, sur la terre entière, une tentative de diffusion profane a été faite et certains alphabets, jusque-là mystérieux, comme le sanscrit (devanagari), l'araméen et l'assyrien (hébreu carré) ont été livrés au monde profane.
Nous ne pouvons ici qu'indiquer ces recherches, qui constituent toute une bibliothèque particulière.
Cette définition ne se rapporte qu'à une partie de la Science occulte, la plus importante peut-être, mais non la seule. On étudiait, non seulement théoriquement mais encore vitalement, si l'on nous passe cette expression, et spirituellement, dans les mystères anciens, chaque réalité naturelle dans ses rapports visibles avec les autres réalités, et invisibles avec toutes les forces circulant dans lesdites réalités. Cette étude comprenait :
Ces trois sections réunies formant la Vie (Eve).
Au-dessus de ces trois études naturelles, étaient les sciences divines, correspondant à la lettre Iod du nom divin. Epeler le nom sacré IEVE, c'était connaître la Science occulte dans toutes ses manifestations. Chaque science était à son tour étudiée de la manière suivante :
Nous pouvons donc reprendre chacune des sciences concernant les principes : Nature, Homme, Univers et Dieu, dont nous avons parlé, et cela nous donnera les classifications suivantes :
Celui qui étudie la science occulte d'une manière méthodique et véritablement initiatique ne confondra jamais un théosophe, variété spéciale de la philosophie, avec un théophane, adepte véritable vivant sur deux plans.
Un soufi musulman est quelquefois, au point de vue sophique, un profond ignorant, mais, au point de vue phanique, c'est un savant de la science vivante, digne de tous les respects : il n'a rien, mais il est quelque chose.
Une fois l'enseignement des mystères établi, il fallait transmettre au monde profane la Vérité, sans mensonge mais suffisamment voilée pour éviter les indiscrétions et surtout le maniement des forces divines par les mauvaises volontés qui s'en seraient servi pour le mal. De là, la science du Symbolisme, ou du voile d'Isis qui permet soit de remonter d'un symbole à son principe céleste, en dévoilant le mystère, soit de descendre d'un principe céleste à un symbolisme de plus en plus physique, en révélant ou revoilant les mystères. Les principaux éléments de cette section sont :
Le lecteur possède maintenant une définition claire et aussi complète que possible de la Science occulte ; il lui sera facile de classer les auteurs par section et par genre d'études. Il lui sera facile aussi de se rendre compte de la valeur de chaque tradition et de comprendre que le premier caractère de l'occultiste digne de ce nom, c'est d'être tolérant et de ne jamais vouloir élever un principe au-dessus d'un autre, puisque l'harmonie est le fondement même de l'Univers dans toutes ses manifestations.
Papus
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