L’éveil spirituel (ou encore réalisation de soi ou illumination) désigne, dans de nombreuses religions et philosophies, l’état de conscience de l’homme qui s’est libéré de ses souffrances et de ses illusions et qui a réalisé pleinement sa véritable nature. La science qui conduit à l’éveil spirituel était jadis réservée à des personnes choisies, formées et initiées dans le plus grand secret des centres des mystères et des écoles de sagesse. Aujourd’hui, toute personne désireuse d’évoluer peut désormais acquérir le savoir et le savoir-faire qui lui permettront de dépasser ses souffrances et ses illusions. L’élève véritablement engagé dans cette voie apprend, par la pratique d’attitudes nobles, par la méditation et par des exercices spécifiques, à développer ses corps subtils. Progressivement, il dépasse toutes les illusions qui l’animent pour entrer en contact avec son être véritable.

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Depuis le début des temps, des Ecoles – écoles de sagesse, écoles initiatiques, écoles ésotériques, centres des mystères – transmettent la Connaissance. Non pas la Vérité elle-même, qu’aucun enseignement ne peut transmettre et qu’on ne peut trouver qu’en soi ou à travers soi, mais une approche de la Vérité. Ces Ecoles existent toujours, des instructeurs ou des Maîtres continuent à transmettre les connaissances, même si cette transmission peut également se faire par d’autres voies non directement liées aux Ecoles. L’Enseignement dit que l’homme le plus ordinaire peut se mettre sur ce Chemin, à condition qu’il veuille changer un peu de son comportement, qu’il se décide un jour pour le bien, pour ce qui est juste, beau et vrai, qu’il veuille dépasser tous les conditionnements qui l’emprisonnent, et qu’il se mette au travail pour s’en libérer réellement. Alors, cet homme ordinaire est capable de dépasser les limites de la nature humaine ordinaire et d’atteindre des états de conscience tout à fait différents, ainsi qu’une dimension supérieure. Il devient ainsi peu à peu véritablement humain, il réalise la nature divine qu’il porte en lui-même.

 

L’amour véritable du prochain : c’est l’aider à retrouver l’évolution vers l’Absolu

La création ou la vie est née d’un débordement d’amour de l’Absolu. A partir du moment où cette création s’est séparée de l’Absolu, par le fait même qu’elle se séparait de ce qui est parfait, elle entrait dans une forme d’imperfection. Le retour à cette perfection, sous une forme peut-être un peu différente, est le but assigné par l’Absolu à sa création. Dans ce plan, l’être humain a un rôle à jouer. Il peut devenir lui aussi créateur, à condition de pratiquer l’amour du prochain, amour qui signifie aimer assez son prochain pour vouloir réellement ce qui est pour lui le bien le plus élevé, et qui n’est pas différent de notre bien le plus élevé. Ce bien consiste à comprendre réellement et à entrer, en se libérant de tous les conditionnements, dans le flux d’évolution du retour vers le créateur lui-même. Le véritable amour consiste à permettre à un homme ou à une femme d’aller vers cette liberté intérieure qui, nécessairement, conduit à une perception réelle de la vie. Le véritable amour de l’autre est lié à l’aide qu’on peut lui apporter en vue de son développement intérieur. Aimer quelqu’un, c’est lui montrer qu’on le perçoit comme porteur d’une étincelle divine et c’est agir envers lui de manière à développer cette dimension supérieure.

 

La nécessité du travail sur soi

 Un aspect essentiel du Travail sur soi – pour avancer vers soi-même – est celui du combat contre les émotions négatives, car elles volent l’énergie nécessaire à l’évolution. Ce combat est difficile, car les êtres humains se prennent pour les émotions qui vivent en eux et pour le rôle qu’ils jouent à ce moment-là. Le Travail sur soi permet de ne plus se prendre pour ce rôle et de ne plus être identifié aux émotions négatives comme l’angoisse, la dépression, la tristesse, l’apitoiement sur soi, la colère, l’envie, la jalousie, la défiance… Dans un premier temps, pour entrer dans le processus d’élimination des émotions négatives, l’homme en chemin ne les manifeste plus extérieurement. Ceci ne veut pas dire qu’il n’en a plus intérieurement, mais il travaille sur elles, et en tout cas les garde pour lui-même et essaie de se débrouiller avec elles en ne polluant pas les autres. La lutte doit aussi être engagée contre toutes les formes de mensonge, qu’il s’agisse du mensonge à soi-même ou des mensonges inutiles faits aux autres, ainsi que contre la tendance à la rêverie, à moins qu’elle ne débouche sur une oeuvre artistique. Il faut également lutter contre la tendance au bavardage inutile, parce que le bavardage est un phénomène mécanique. De plus, bavarder, c’est généralement s’occuper des affaires des autres au lieu de s’occuper des siennes, et souvent c’est une occasion de voir la paille dans l’oeil du voisin au lieu de s’occuper de la poutre qui est dans le sien propre.

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Sortir des fausses identifications

Sur le Chemin, il est absolument nécessaire de lutter contre l’identification. L’identification est le processus qui consiste à laisser entrer en nous, et à se prendre pour, tout ce qui se passe autour de nous. Deux personnes se disputent : je commence à être mal à l’aise, et ceci finit par me mettre de mauvaise humeur ou même par me rendre agressif. Ou bien j’entre dans ma salle de bains en voulant me laver les mains à l’eau chaude, je constate qu’il n’y en a pas et je suis agacé. Cela, c’est s’identifier, soit à un problème relationnel, soit à une situation extérieure.

Que faut-il faire tout simplement, quand il n’y a pas d’eau chaude ? D’abord se laver les mains à l’eau froide, ensuite aller voir l’intendant ou la personne responsable et lui demander calmement de vérifier si tout fonctionne et de remettre l’eau chaude. Dans le pire des cas, on continuera de se laver à l’eau froide… Mais il n’y a aucune raison d’être énervé, agacé ou en colère. Les émotions négatives naissent de notre incapacité à nous adapter aux situations, et toujours d’un manque d’intelligence. Il faut vraiment veiller à ne pas se prendre pour ce qui arrive. Par contre, dans un premier temps, on peut s’identifier à ce qui est positif, parce que cela permet de s’en approcher. Si vous ne vous identifiez pas un peu à ce qui est vrai ou bon, vous ne saurez pas comment arriver à la Vérité, ni comment faire ce qui est bon. Il est vrai qu’un jour, il faudra aussi dépasser l’identification aux choses positives. Mais pour l’instant, il faut que vous vous fixiez des buts, et l’identification à des buts élevés est juste. Pour sortir de l’identification, il s’agit de pratiquer une forme de prise de conscience de soi appelée le rappel de soi. Ce rappel consiste à s’observer simplement, sans porter aucun jugement ni émettre aucune critique quant à soi-même.

 

Un impératif : créer l’observateur en soi

Il faut créer l’observateur qui arrive à se séparer du corps physique et de ses instincts, de ses émotions et de ses pensées. Il faut que vous deveniez l’observateur de ce que vous prenez pour vous et qui n’est que terrestre et passager. Ce n’est qu’à condition de devenir indépendant de ce fonctionnement que vous commencez réellement à exister. Si vous n’êtes qu’identifié à votre corps physique, vos émotions et vos pensées, vous disparaîtrez avec eux. Si vous ne vous séparez pas de ce que vous êtes, vous ne pourrez pas savoir que vous êtes autre chose. Mais si vous avez créé en vous quelque chose qui arrive à se détacher de cette identification, ce qui est détaché continuera à vivre. L’observation de soi est le début de l’immortalité. En commençant à vous observer physiquement, à observer vos émotions et vos pensées, en prenant de la distance par rapport à ces fonctionnements terrestres, vous glissez peu à peu dans votre essence et vous fortifiez celui ou celle que vous êtes réellement. Commencez-vous à percevoir l’importance de la pratique de l’observation de soi, de la non-identification à tout ce que vous vivez, afin de ne pas être que cela ?

 

La qualité d’amour se transforme Progressivement 

Si vous êtes en Chemin, la qualité d’amour se transforme peu à peu en vous. Arrive alors un moment où cet amour n’est plus lié à la sensibilité ou à la sensiblerie, ni à des sentiments qui changent si vite : un jour, on aime et le lendemain, on n’aime plus… Cet amour devient plus réel et plus objectif. Tout faux semblant a disparu. Il reste uniquement l’Amour du niveau supérieur, c’est-à-dire une énergie unifiante. Certains d’entre vous l’ont expérimenté. Ils savent que parfois, lorsqu’on pratique correctement la méditation, les mouvements méditatifs ou un travail sur la respiration, cet amour peut soudain se manifester. Ils sont alors unis aux autres et à tout ce qui les entoure. Seuls ceux qui l’ont expérimenté savent ce dont je parle, mais les autres peuvent s’en faire une idée. Cet amour-là a une qualité particulière : il n’a pas d’opposé. Dans toutes les autres formes des amours humaines, on trouve à l’opposé la haine ou l’indifférence. Dans l’Amour véritable lié au niveau supérieur, il n’y a pas d’opposé. Lorsque cet Amour vous possède, vous n’êtes plus dépendant de ce que les autres pensent de vous. Vous, en général, vous aimez les autres parce que vous attendez quelque chose d’eux, et vous les aimez un peu moins quand ils disent ou font des choses, ou ont des comportements, qui vous conviennent moins. Dans l’amour objectif, dans l’amour réel, il n’y a pas d’attente : il y a un état d’amour, c’est tout. Parce que le niveau supérieur est entré en vous, un amour supérieur agit à travers vous.

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Le voyage de l’Essence

Une fois installé dans l’âme apaisée, l’être humain devient capable de reconnaître sa propre essence. La personnalité est dépassée et il entre dans la troisième étape, celle de l’éveil. Il devient un initié qui porte en lui la paix et qui est animé par la passion de ce qu’il fait, en particulier pour aider les autres. Cette étape est, selon la dénomination soufie, celle du coeur, car elle permet d’aimer réellement. L’étape suivante est la réalisation totale du coeur, qui correspond à une partie du moi supérieur que nous appelons le “centre émotionnel supérieur”. Si l’essence évolue davantage encore, elle entre dans le centre intellectuel supérieur, que les soufis appellent “le fond du coeur”. Enfin, lorsque l’homme sur le Chemin a fait l’expérience du coeur et du fond du coeur, qu’il a traversé toutes les étapes de “fana”, la libération, l’annihilation, la mort à toutes les limitations, il commence à faire l’expérience de “baqa”, c’est-à-dire de la réalisation totale du moi supérieur dans son lien avec l’Absolu. Cette expérience est celle de la quintessence, de l’essence devenue parfaite. 

Par : Selim Aïssel

éveil spirituel

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