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Le Druide Pythagore, sa doctrine selon H. Lizeray

Le Druide Pythagore, sa doctrine selon H. Lizeray

 Aesus ou la doctrine secrète des Druides

Le druide Pythagore

Exposé de sa doctrine

Pythagore était un druide puisque, d'après le témoignage d'Ammien Marcellin, il établit les statuts de cette communauté. Les Druides n'auraient pas laissé ce soin à un étranger. Ammien Marcellin ajoute que les Druides « scrutaient la série ». c'était précisément le travail auquel se livrait Pythagore. Celui-ci expliquait l'opinion tout à fait particulière aux Druides sur l'immortalité de l'âme.

Cette croyance répugnait tellement à l'esprit matérialiste des Grecs et des Romains qu'ils s'en tenaient à la misérable hypothèse des atomes crochus pour expliquer le monde et l'existence des êtres intelligents. César ne voyait dans le décret druidique qu'un moyen pour inspirer du courage aux guerriers.

La présence de Pythagore dans les rangs druidiques est constatée par Origène : le mot même de « pythagoras », resté dans l'idiome gallois pour signifier « cosmogonie, explication de l'univers », dénote que les nations celtiques « pythagorisaient ». Exposons cette doctrine.

Si l'on s'en rapporte à Stobée, Pythagore aurait enseigné « non pas que tout est nombre, mais que tout est ordonné suivant les nombres ». Une idée aussi banale n'aurait pas suffi à faire la réputation du Philosophe.

Celui-ci, négligeant le matériel du monde, les choses, qui sont des formes transitoires, s'occupe de la partie active de l'Univers. Il considère le moule plutôt que les objets moulés : le moule, c'est-à-dire les idées, et il étudie les plus simples, celles de la numération.

A vrai dire, l'être formel, l'Univers et l'Idéal sont la répercussion l'un de l'autre. Chaque homme, partie de l'Univers, retrouve en lui-même les différents états ou phases dont il est la répétition, et c'est chose secondaire de s'occuper du reste.

Ainsi le nombre n'est plus un objet, ni un compteur ou machine à compter, il est la première manifestation de l'intelligence, si simple, si près de son origine qu'il se confond avec elle : ce qui fit dire à Pythagore « l'âme est un nombre qui se meut ». L'intelligence naît avec le nombre, c'est-à-dire par la distinction de un et de deux, car, comme dit Théon, sans la première distinction qu'on a faite entre le pair et l'impair, on ne pourrait se faire absolument aucune idée de rien.

Voici comment Théon explique le fonctionnement le plus secret de l'esprit à son essor : « Les choses qui ne font qu'une seule impression sur nos sens n'invitent point l'entendement à la réflexion : telle est la vue d'un doigt gros ou mince, long ou court ; mais celles qui font naître deux sensations opposées ont le pouvoir de réveiller ou d'exciter notre entendement, comme lorsque le même objet nous paraît grand ou petit, léger ou lourd, un ou multiple. C'est donc l'unité et le nombre qui ont la vertu de réveiller et d'exciter notre intelligence, puisque ce qui est un nous paraît quelquefois multiple. »

Mais le nombre est encore davantage. Il peut être considéré comme une essence planant au-dessus du monde physique et du monde intellectuel, comme dans le langage chrétien les trois personnes de la Trinité, comme dans l'observation payenne, les cinq influences planétaires, puissances réalisantes et réalisées, si bien que les forces primaires, secondaires et tertiaires, en disponibilité dans l'espace, viennent faire accession à l'être raisonnable.

L'âme, double de l'univers, y trouve les différents états, phases ou périodes dont elle s'accroît.

Pythagore doit être séparé de ses imitateurs inexacts, surtout de l'abstracteur Platon qui, attribuant l'existence aux conceptions de l'esprit, dépasse la pensée du « divin » maître. Car celui-ci, physiologiste comme tous les druides, admet bien une substance éthérée, vivante, immatérialisée le plus possible sans toutefois la réduire à rien. Il a toujours attaché un sens physique aux choses dont il a parlé, car, pour en arriver à la plus ultime des abstractions qui est Dieu, Pythagore, comme dit Epiphane, a affirmé par-dessus toutes choses que Dieu est corporel, à savoir que c'est le ciel. […]

La signification du mot « dieux » dans le sens de « générateurs » résulte des paroles des plus anciens poètes. Citons les vers d'Orphée commentés par Théon : « Quelques-uns disent « qu'il y a huit dieux, maîtres de l'Univers » et c'est aussi ce que l'on voit dans les serments d'Orphée. « Par les huit générateurs des choses à jamais immortelles. » »

D'ailleurs, comme le dit Apollodore, cette idée de puissance ou de divinités est venue après que les poètes eurent distingué les influences célestes en masculines ou génératrices, et en productives, autrement on n'en aurait pas eu la notion. Il s'ensuit que cette idée de la divinité est forgée et nullement physiologique ou prise sur le fait.

Bien que la théorie des atomes provienne des monades de Pythagore, on doit aussi rejeter de son école Lucrèce qui, expliquant le monde par les atomes, ne leur accorde pas l'intelligence, ni l'immortalité à l'être pensant. Car, dirons-nous, en lui retournant son raisonnement ex nihilo nihil : si les atomes matériels ne sont pas intelligents, comment de leur frottement peut naître l'intelligence ?

L'Idée ou l'Intelligence ne peut pas résulter d'une combinaison de choses qui ne seraient pas intelligentes. Donc il y a eu une matière intelligente, au commencement unique. Nous disons « il y a eu » parce que, depuis, cette matière s'est répartie et individualisée, et a constitué l'âme immortelle.

Ce qui assure l'âme immortelle, c'est son idéal qui, peu à peu, forme la substance stable. Mais il est bien entendu que cette âme n'est pas par elle-même immortelle : elle ne le devient que lorsqu'elle s'élève vers les degrés supérieurs de la connaissance, autrement elle déchoit. C'est ce que signifie encore l'expression un peu fruste de : faire son salut. Cependant, la meilleure manière de se faire une âme est la science, comme disent les Pythagoriciens bien qu'à défaut, les œuvres pies et affectueuses puissent tenir lieu de la première, à qui ils donnent la préférence.

L'étude des nombres a conduit Pythagore aux découvertes qui ont le plus exhaussé l'esprit humain : il a calculé le carré de l’hypoténuse, permettant de résoudre les proportions du carré des distances et des temps.

Un disciple de Pythagore, Philolas a fait connaître la gravitation des planètes et de la Terre autour du Soleil, reproduite par Copernic.

Pythagore a encore trouvé le rapport existant entre la longueur des cordes sonores et les consonances de la musique, et les mêmes harmonies qu'il remarquait, il les retrouvait dans le monde. C'est en usant des mêmes raisonnements que Titius et Kepler ont connu le rapport sesquialtère entre les temps périodiques des planètes et leurs moyennes distances au soleil.

Pour les anciens d'une vue élevée, les mathématiques étaient un moyen de purifier l'âme et de délier l'esprit. Ainsi dit Théon :

« La science du calcul et l'arithmétique nous conduisent à la connaissance de la vérité. L'art du calcul ne doit donc pas être traité à la manière du vulgaire, mais de façon à conduire les hommes à la contemplation de l'essence des nombres, non en vue du commerce comme font les marchands et les courtiers, mais pour le bien de l'âme, en lui facilitant les moyens de s'élever de l'ordre des choses qui passent vers la vérité et l'être. »

En résumé, selon Pythagore, les nombres sont des conceptions de l'esprit.

Ils sont aussi des états ou degrés réels de la matière, comme par exemple les trois couleurs du prisme existant indépendamment de toute énumération. Les nombres sont encore parties constitutives de l'esprit, duquel on ne peut les séparer, unis ensemble comme l'objet moulé, le moule et le mouleur. Par exemple, le nombre un ne serait pas connu si la perception n'était pas une ; ni le nombre deux, si l'esprit ne se divisait pas en deux parties : la perception actuelle et la mémoire ; ni le nombre trois ne serait pas connu si le jugement ne comparait pas en plus ou en moins à l'aide d'un point d'équilibre (les deux lobes du cerveau et le cervelet s'acquittent de ces offices). Enfin les nombres sont des puissances effectives et génératrices, c'est-à-dire des dieux.

Extrait de Aesus ou la doctrine secrète des Druides, par H. Lizeray
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