(...) "Sur le plan physique, et de toute évidence, vous n’êtes pas complet et vous ne le serez jamais : soit vous êtes un homme, soit vous êtes une femme. C’est-à-dire, la moitié du tout. Sur ce plan là, l’aspiration à la totalité, à la complétude, c’est-à-dire le retour à Un, se manifeste sous la forme de l’attraction entre sexes masculin et féminin, du besoin de l’homme d’avoir une femme et du besoin de la femme d’avoir un homme. Il existe presque une pulsion irrésistible à s’unir avec l’énergie opposée ou l’autre polarité. Cette pulsion physique est d’origine spirituelle. C’est l’aspiration de mettre un terme à la dualité, à revenir à l’état de complétude. Sur le plan PHYSIQUE, l’union sexuelle est ce qui se rapproche le plus de cet état-là. Voilà pourquoi celle-ci est l’expérience la plus profondément satisfaisante que le plan physique puisse offrir. Mais l’union sexuelle n’est rien de plus qu’un fugace aperçu de la totalité, qu’un moment d’extase. Tant et aussi longtemps que vous recherchez inconsciemment dans l’union sexuelle, votre porte de salut, vous visez à mettre fin à la dualité sur le plan de la forme, là où justement, on ne peut la trouver. Il vous est donné là un aperçu fugitif et fort alléchant du paradis, mais vous n’avez pas le droit d’y rester et vous vous retrouvez de nouveau dans un corps distinct.
Sur le plan psychologique, ce sentiment de manque et d’incomplétude est certainement encore plus grand que sur le plan physique. Aussi longtemps que vous êtes identifié au mental, le sens que vous avez de votre moi provient de l’extérieur. En d’autres termes, vous vous appropriez le sens de ce que vous êtes par le biais de choses, qui, en fin de compte, n’ont rien à voir avec ce que vous êtes : votre rôle social, vos possessions, votre apparence physique, vos réussites et vos échecs, vos systèmes de croyances, etc. Ce faux moi, créé par le mental, par l’égo, se sent vulnérable, peu assuré, et cherche sans arrêt de nouvelles choses auxquelles s’identifier afin de donner au mental l’impression d’exister. Mais jamais rien ne suffit à lui procurer une satisfaction durable. Sa peur perdure. Et son impression de manque et de besoin reste."
(...)
"Il semble que la plupart des relations amoureuses deviennent tôt ou tard des relations à la fois d'amour et de haine. Sans la moindre difficulté, l'amour se transforme en sauvage agressivité, en sentiment d'hostilité ou encore en retrait complet de l'affection l'un envers l'autre. On considère ceci comme normal. La relation oscille alors pendant quelques temps, quelques mois ou quelques années entre les polarités de l'amour et de la haine et vous procure autant de souffrance que de plaisir. Il n'est pas rare que les couples restent accrochés à ce cycle de polarité, car ce climat de mélodrame les fait se sentir vivants. Quand l'équilibre entre les polarités positives et négatives se rompt et que les cycles négatifs et destructifs se produisent à une plus grand fréquence et plus intensément, ce qui semble survenir tôt ou tard, il ne faut peu de temps avant que la relation ne vole finalement en éclats.
Si seulement vous pouviez éliminer les cycles négatifs ou destructifs, tout irait bien et la relation pourrait fleurir magnifiquement, pensez-vous. Hélas, cela est impossible. Les polarités sont mutuellement interdépendantes. L'une ne va pas sans l'autre. Le positif comporte déjà en soi le négatif non encore manifesté. Ces deux polarités sont en fait les deux différents aspects d'une même dysfonction. Je parle ici de ce qu'on appelle en général les relations romantiques et non du véritable Amour, qui lui, n'a pas d'opposé parce qu'il prend sa source au-delà du mental. L'amour en tant qu'état vécu continuellement est encore très rare, aussi rare que les êtres humains conscients. Il est cependant possible d'avoir de fugitifs et brefs aperçus de l'amour lorsqu'il y a une discontinuation dans le flots des pensées.
Il est bien sûr plus facile de reconnaître comme dysfonctionnel le côté négatif d'une relation que son côté positif. Et il est également plus facile de reconnaître l'origine de la négativité que chez votre partenaire que chez vous. Cette négativité peut se manifester sous bien des formes: possessivité, jalousie, contrôle, fermeture et ressentiment non exprimé, besoin d'avoir raison, insensibilité et préoccupation excessive de soi, exigences et manipulations émotionnelles, besoin de tenir tête, de critiquer, de juger, de blâmer ou d'attaquer, colère, revanche inconsciente provoquée par une blessure infligée autrefois par un parent, rage et violence physique."
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