L’alchimiste considère que la matière est l’ombre de la vraie Lumière passant au travers de sept voiles, qui sont représentés symboliquement par sept astres ou sept métaux :
Le voile du Soleil - l’Ego
Le voile de la Lune - l’Eveil
Le voile de Mercure - la Communication
Le voile de Vénus - l'Amour
Le voile de Mars - la Force
Le voile de Jupiter, le Pouvoir
Le voile de Saturne - le Mystique
Source : lesamisdhermes
Le Septénaire présente des rapports très étendus avec le Ternaire : il est au Ternaire ce que le Ternaire est à l'Unité, comme le montre le schéma suivant. Si le Ternaire représente le développement d'un principe, le Septénaire représente ce même principe deux fois développé.
Le Septénaire apparaît donc comme un développement du Ternaire. Les 7 couleurs de 1'arc-en-ciel dérivant des 3 couleurs fondamentales, ou encore les 7 notes de la gamme en sont des preuves irréfutables.
Pour n'en citer que quelques-unes, la Bible chrétienne, la Bhagavad-Gîtâ hindoue, l’Iliade et l'Odyssée, les Contes des Mille et Une nuits, les 7 Voiles d’Isis, sont des œuvres dont le sens ésotérique et initiatique est profondément marqué et qui, lues dans leur clé ésotérique, permettent à l'homme d'ouvrir les portes de la connaissance.
La clé septénaire est lice dans la Bible à la Création en 7 jours ainsi qu'aux 7 Cieux chrétiens. En Islam, c'est la danse des 7 voiles. Les 7 corps de l'Homme sont aussi les 7 portails dont nous parle la Voix du Silence. L'Homme qui les franchit peut alors se libérer.
Des œuvres à contenu ésotérique, permettant d'ouvrir ces portes sont malheureusement tombées dans le domaine profane, leur sens profond fut alors oublié pour n'en voir que des narrations ou des histoires pour enfants.
Le chiffre 7 ou clé septénaire a une signification symbolique très importante dans toutes les traditions ésotériques.
Nombre impair, donc dynamique (Yang), le 7 est composé de deux parties : l'une, impaire (le 3) et l'autre paire (le 4).
Associant le nombre 4, symbole de la Terre et de la matière, au nombre 3, symbole du Ciel et du Spirituel, le 7 représente la totalité manifestée en mouvement.
Le 3, premier nombre impair (car le 1 est antérieur au phénomène de polarisation) exprime l'ordre spirituel en Dieu, dans l'Univers et dans l'Homme. Il symbolise l'Esprit incréé et transcendant.
La Symbolique du 4 se rattache à celle du carré ou de la croix, expression de l'épanouissement, de la plénitude, de la création dans l'univers manifesté, plan ou espace.
Ainsi, l'homme intérieur, septénaire, mariant le carré de la matière et de la temporalité au triangle de l'esprit et de l'atemporalité, est représenté dans le plan par le pentacle ou microcosme, et dans l'espace par la pyramide.
Cette idée de l'Homme-pentacle ou d'archétype pyramidal se retrouve ainsi partout, et constitue le lien entre l'Homme-Idéal septénaire et l'Homme-Réalisé dans son étape actuelle, incarnant le 5. Le 5 est 1e premier volume possible partant de la base carrée de la matière sur laquelle s'imprime un cinquième élément dont la caractéristique est d'être central, hors du plan du quaternaire et dynamisé par l'Esprit compris à ce stade comme une unité ternaire.
Comme nous l'avons vu, l'homme est composé de deux grands véhicules, l'un ternaire, atemporel et transcendant, siège du Moi supérieur, et l'autre, quaternaire, mortel et contrôlé par le moi inférieur ou "petit moi".
Ici, également, il faut se garder d'un dualisme étroit. Il n'y a pas d'un côté l'Esprit et de l'autre la matière, mais une combinaison subtile d'une Forme et d'une Substance qui s'interpénètrent de la façon la plus adaptée. Il est bien évident pour toutes les Doctrines métaphysiques que l'Esprit baigne à différents degrés tout produit de la Manifestation.
Le carré et le triangle sont des supports graphiques qui permettent de représenter respectivement les quatre véhicules inférieurs, le quaternaire appelé la personnalité, et les trois véhicules supérieurs, la triade, appelée INDIVIDU. (Voir schéma page 56)
Les quatre éléments du quaternaire inférieur sont liés aux trois éléments supérieurs par un pont ou fil d'argent appelé en sanskrit Antakarana ou fil de la conscience, qui relie le Haut et le Bas, le plan de l'atemporalité à celui de la temporalité.
La temporalité, c'est-à-dire le quaternaire, est appelée « Personnalité », dans le sens du mot latin « Persona » qui signifie « masque ». Ce masque provient du théâtre grec qui était, non un spectacle, mais un rite vécu par tous les participants, et constituait l'attribut de chacun des acteurs.
Le masque était la partie passive et figée, « réveillée » par l'acteur, celui-ci pouvant d'ailleurs jouer plusieurs rôles et prendre donc alternativement plusieurs masques. L'acteur devait par son jeu rendre expressif ce masque figé (ce que l'on retrouve également dans le théâtre Nô japonais).
Ce masque évoquait une sorte d'enveloppe. Ainsi, chacun d'entre nous est pris dans une enveloppe dont le corps physique est le reflet matériel mais qui existe également dans les trois autres plans ou véhicules.
Le temps de notre vie, il ne nous est pas possible de sortir de cette enveloppe. On est « accroché » au masque. Le danger réside dans une trop grande identification entre l'acteur et le masque; car lorsque la pièce de théâtre se termine, on se croit mort.
L'Echelle de Jacob ou échelle de l'évolution, le quaternaire reflète la tradition des quatre Eléments. La Matière Primordiale, selon l'Alchimie, est composée de quatre Eléments : du plus lourd au plus subtil : la Terre, l'Eau, l'Air et le Feu.
Terre et Eau sont passives (Yin), supports des polarités actives, Air et Feu (Yang).
Le principe alchimique u Terre en l'Homme est son CORPS MATERIEL, tel que l'on peut le voir. En sanskrit, « Stula Sharira » (*), Stula étant la matière, ce qui existe dans le plan de la manifestation objective, et Sharira, le corps, parcelle extraite de l’Indifférencié, le véhicule ou celui qui porte.
Stula Sharira est notre corps éthéro-physique. Puisque tout corps est un cosmos, c'est-à-dire quelque chose d'organisé, ce corps est une union substance-forme. Lorsque l'on meurt, les corps subtils se détachent du corps matériel. Cette matière va se désagréger et être consommée par d'autres êtres et servir à reconstituer d'autres formes de vie. Vie et mort s'enchaînent tout le temps.
Alors que la substance retourne toujours à la matière primordiale, pour renouveler un cycle de vie, la forme se désincarne, se retire de cette matière, et retourne au monde des formes.
On peut le comparer à un robot programmé, véritable machine électro-thermo-dynamique parfaite, mais qui n'a pas plus de valeur que n'importe quelle autre machine. Le moi en est tombé amoureux et s'est identifié à lui. Il est nécessaire dans ce plan-ci, mais l'homme a tendance à exagérer cette nécessité en croyant qu'il est utile pour tout, et que sans lui, il ne pourrait continuer à exister. Il lui accorde tant d'importance qu'il a l'habitude de croire que toutes les autres fonctions et facultés dépendent de cette machine, sans voir qu'elle ne reflète, comme une voiture qui freine, que la volonté de s'arrêter de celui qui la conduit.
Cependant, ce corps physique ne serait rien s'il n'y avait cette Eau alchimique qui va l'animer, et qui constitue le Prana Sharira, ou CORPS ENERGETIQUE.
Prana est l'énergie cosmique, le souffle : c'est la Vie ou Principe Vital. Ce flux de vie est enfermé dans le monde de la forme, dans cette enveloppe matérielle. Il est structuré à travers des circuits énergétiques (les Chakras indiens : les 7 roues énergétiques, sièges des sous-corps énergétiques du corps pranique qui activent les circuits d'énergie du corps).
Le corps énergétique est aussi bien structuré que le précédent, mais il est invisible à nos yeux. Aujourd'hui, ce phénomène est explicité par l'effet Kirlian, qui montre la gaine ou couche énergétique dans laquelle nous baignons.
Certaines personnes ont un prana fort ; chez d'autres, il est plus faible.
Suivant le lieu où l'on se trouve, il sera possible de régénérer cette partie pranique. Dans d'autres, elle sera absorbée. A tous moments, cette énergie circule. L'activité moderne est souvent contradictoire avec ce phénomène de quête des énergies, car le travail est désacralisé, et le sens du ressourcement est de ce fait souvent perdu.
Faire du Yoga comme cela se fait aujourd'hui ne suffit pas à remettre en route notre énergie pranique. Il faut que ceci s'insère dans une véritable discipline. A travers la science de la respiration, se pose le problème de la communion avec les sources de la vie, l'eau, la mer. L'élément vital qui nous entoure nous permet de comprendre que l'on partage une unité. Tous les hommes respirent le même air.
Le pôle pranique active le corps physique. Si le corps pranique est faible, le corps physique s'en ressent.
Si l'Eau est l'élément régénérateur et vitalisant, l'Air représente dans l'homme tout ce qui a trait au plan de la communication, des échanges, du contact entre sa propre sensibilité et le monde environnant. C'est le domaine des sensations et de l'affectivité.
Ce véhicule particulier est appelé Linga Sharira en sanskrit.
Linga symbolise le monde des émotions, des sentiments qui se reflète dans le plan physique à travers notre appareil sensoriel. Oreilles, yeux, bouche, narines, organes du toucher, sont ainsi autant de « portes ouvertes » entre nous et le monde environnant.
Linga Sharira est le corps psychique ou astral, comprenant les formes les plus lourdes de la sensibilité la plus violente jusqu'aux tons les plus subtils, les sentiments éthériques les plus élevés.
C'est donc toute une gamme qui établit la connexion entre le « petit moi », cet être en train de se structurer, et le monde environnant.
Toutes les informations extérieures que nous recevons sont transformées lors de leur entrée en contact avec notre sensibilité interne. Ce contact ou dialogue constant se traduit, dans le plan de conscience du Linga Sharira, par trois types de réponses : plaisir, souffrance, indifférence.
Le corps émotionnel a un langage très simple : il aime, déteste ou est indifférent. Son centre d'intérêt étant lui-même, il est égoïste, et tente d'influencer le mental, c'est-à-dire l'idée que nous nous faisons des choses, afin de sélectionner ce qui lui fait plaisir, et de rejeter comme mauvais, inadapté, incohérent et immoral ce qu'il n'aime pas.
Le monde issu de cette sensibilité sera complètement subjectif.
Si la conscience humaine est figée au niveau émotionnel, il n'a plus de discernement, ni d'intelligence. Les gens deviennent superficiels, élémentaires, unidimensionnels.
Les gens qui pensent comme soi sont jugés « bons » et les autres « mauvais », chacun faisant un centre de référence de sa propre opinion, de son propre sentiment.
Il est impossible de raisonner avec ce corps émotionnel. Ce n'est pas un corps de raison mais un corps de passion.
Quand tout va à sa guise, il est tranquille, mais il peut à tout moment se déchaîner. Il est alors un des plans les plus difficiles à maîtriser.
Ce plan de l'émotivité ressemble un peu au climat : orageux ou calme. En fait, il est souvent orageux. Atteindre le calme du ciel bleu et le soleil qui brille tous les jours demande une énorme maîtrise de soi. Il est plus facile d'obtenir spontanément une grimace repoussante qu'un sourire engageant.
Optimisme et pessimisme sont liés à l'état de développement du Linga Sharira de chacun. Celui qui a un nuage devant les yeux verra tout en gris, et se promènera avec ce nuage dans la vie.
Ce corps est appelé par certaines écoles orientales KAMA-RUPA ou bien KAMA-MANAS (termes sanskrits).
Il représente le plan de la mentalisation, lié symboliquement au Feu. Ce corps possède la fonction de rendre les choses intelligibles parce qu'il est capable de formaliser les choses. De là, le mot RUPA, qui signifie « forme ».
Associé au mot KAMA, qui en sanskrit veut dire « désir », il s'agit du véhicule capable d'exprimer les « formes du désir » de la conscience.
Son association au mental est claire puisque c'est le mental qui est seul capable d'organiser et de rendre formel ce qui existe.
De là son autre nom KAMA-MANAS : « MENTAL DE DÉSIRS ».
Dans cette perspective, si nous voulons synthétiser cette quatrième fonction de la personnalité, nous dirons que cette raison intellectuelle possède la capacité de formuler et de formaliser les désirs de notre mental.
Selon la pensée des anciens Hindous, il nous est très difficile d'accéder à la sagesse, qui implique fusion de l'individuel et de l'universel, et réintégration dans l'universel. En effet, nous sommes beaucoup plus attachés à l'individuel qu'à l'universel.
Si les corps Stula et Prana sont les fils de la planète Terre, Linga et Kama-Manas sont les fils de la Lune. Ils symbolisent notre Psyché humaine, l'âme humaine.
De même que la Lune représente un pôle plus lumineux que la Terre, mais ne fait que réfléchir la lumière du Soleil, qu'elle peut néanmoins éclipser, de même la Psyché, c'est-à-dire notre univers psychologique, peut éclipser la vision universelle qui est également en nous, mais est « enfouie » dans les trois corps supérieurs de l'individu, encore à l'état potentiel et attendant d'être actualisés.
La Lune est quatre cents fois plus petite que le Soleil, mais quatre cents fois plus proche de nous. Ainsi, à nos yeux, Lune et Soleil se valent. Ceci est un effet d'optique, et c'est faux : de même qu'est fausse notre vision à travers le petit moi, ou mental égocentrique.
Cependant, chacun de nous est convaincu qu'il possède une part de la Connaissance.
Lorsque l'on découvre l'ignorance qui est en nous, on commence à devenir philosophe. On se rend compte alors de la longueur du chemin à parcourir, car la Sagesse ne peut s'acquérir d'un coup de baguette magique. Tous les Maîtres de Sagesse, du Christ au Bouddha, ont montré le chemin de l'effort, sans lequel l'Homme ne peut que demeurer dans le monde de l'illusion ou de l'ignorance.
L’accomplissement de soi, la Sagesse ne sont pas des démarches passives. Il n'y a pas d'assistanat dans la Nature, et il faut donc se construire soi-même sa conscience, ses étapes évolutives supérieures, dont parlent tous les enseignements spirituels.
En plus du quaternaire, que nous venons de décrire, l'Homme possède également une partie solaire, partie lumineuse et transcendante.
Cependant, il agit dans ce quaternaire qui le renferme et veut lui faire croire que tout se passe à l'intérieur de ces quatre éléments.
Notre conscience prisonnière a tendance à s'identifier à chacun d'eux, et plus particulièrement à Kama-Manas, le mental de désirs.
Il devient facile de comprendre face à la pratique, que chacun de ces corps ou véhicules a sa vie propre. Notamment, les pensées volent beaucoup plus vite que les actions. Ainsi, on peut comprendre quelque chose intellectuellement, au niveau du Kama-Manas, mais ne pas être en mesure de l'appliquer dans l'action, le moment venu, car le corps émotionnel, par exemple, aura réagi immédiatement de façon indépendante en fonction de ses propres critères.
Le travail du philosophe est de réintégrer l'action dans une harmonie avec la pensée. C'est pour cette raison qu'apparemment il marche plus lentement que les autres. Il se préoccupe moins que d'autres de se mettre en avant, ou de se construire un curriculum vitae. En revanche, il se préoccupe beaucoup plus de sa conduite quotidienne, afin d'atteindre une plus grande harmonie avec les principes. C'est ainsi que l'on quitte la vie superficielle (exotérique) pour le vécu intérieur.
Le quaternaire inférieur représente le carré magique des « Anciens ». Mal utilisé, il entraînera l’homme dans une vision de plus en plus matérielle, au culte du corps physique, à celui des passions et désirs et aux fantasmes intellectuels ; le tout dans une approche nécessairement égocentrique. Par contre, en harmonie avec le ternaire supérieur, siège de la spiritualité, les pôles se renverseront et il sera la base du processus d'alchimisation de l'être.
Nous sommes donc en même temps le masque et l'acteur ; notre travail intérieur est de réveiller celui-ci par nos actions, et non d'accentuer la lourdeur du masque qui n'est déjà que trop présent.
Quelles sont les « Qualités » de cet Acteur ? Elles sont au nombre de trois, reflet en l'Homme de l'Unité triple de la divinité, appelée Père-Fils-Saint-Esprit pour les Chrétiens, Brahma-Vishnou-Shiva en Inde, Osiris-Isis-Horus en Egypte, Ormuz-Arhiman-Mithra en Mésopotamie, Itzmn-Ixchel-Chac chez les Mayas, Ourano-Gea-Chronos par les Grecs, etc.
Ce sont : la Volonté, l'Amour-Intuition et l’Intelligence.
Cette unité étant indivisible est appelée traditionnellement « Individu » (indivis : indivisible, en latin). Toutes les Doctrines métaphysiques nous les présentent comme des principes atemporels, a-formels et transcendants.
Reprenant la description de la constitution septénaire dans le même « sens » que précédemment, c'est-à-dire du « bas » vers le « haut », ou plutôt de « l'extérieur » vers « l'intérieur », nous pourrions tenter de définir ces trois qualités de la façon suivante :
Il ne s'agit pas de l'intelligence rationnelle ou « Intellect » qui forme le noyau de l'élément Feu de la personnalité, mais plutôt de l’Intelligence en tant qu'habileté, capacité de formalisation.
Les Orientaux la définissent comme l'intelligence détachée de tout désir (« Manas » par opposition à « Kama Manas », le mental concret ou de désir). Ainsi Manas ou l’Intelligence est-elle le MENTAL PUR, l’Idéation, la capacité de l'homme de participer consciemment aux lois de l'Univers.
L’Intelligence ainsi définie est le siège des sentiments altruistes du don de soi. Contrairement à la raison intellectuelle et égoïste elle est analogique et inductive plutôt que logique et déductive elle est synthétique et permet la vision globale, et non analytique et partielle. Opposée au « séparatisme » de la personnalité elle permet à chaque homme de prendre conscience de l'Unité que constitue l'humanité, voire même de l'Unité fondamentale de l'Univers.
Sa démarche synthétique et globale lui permet d'être maître du monde des formes et capable de comprendre l'univers du symbole.
L'Amour-Intuition est lié au Principe d'illumination qui s'exprime dans ce que les Doctrines Esotériques ont appelé le « Corps de Lumière ». C'est ce principe qu'ont incarné des personnages comme le Christ (« Christos » : illuminé, en grec) ou le Bouddha (dont le nom provient de Buddhi qui, en sanskrit a la même signification).
Nous pouvons appréhender ce Principe Bouddhique ou d’illumination à travers celui d'intuition-discernement qui nous est plus familier, véhicule d'une compréhension directe des êtres et des choses, au-delà de l’Intelligence formelle.
Ce Principe est lié à l'Amour-Sagesse, dans lequel l'Amour est compris dans le sens d'une force ou énergie qui va de l'Unité vers la pluralité et la Sagesse, une perception totale de la Réalité.
Ce point unitaire dont émane la constitution septénaire symbolise la Monade Spirituelle, l'Unité dans la pluralité. C'est également le point dans lequel l'individuel et l'universel se retrouvent. Forme et substance ne constituent plus qu'une seule et même entité. Le passage de la temporalité aux origines peut se refaire.
Ce principe se reflète dans l'homme à travers celui de la VOLONTE, c'est-à-dire de la PUISSANCE D'ETRE.
Il est appelé Atma par les Hindous et Sahu par les Egyptiens.
Les sept corps de l'Homme présentés ici de façon simple et résumée, à des fins pédagogiques, s'interpénètrent en fait les uns les autres.
Ils sont en outre reliés entre eux par notre conscience. Celle-ci n'est pas un huitième corps, mais tel un ascenseur reliant les différents étages d'un immeuble, elle passe successivement de l'un à l'autre, s'arrêtant ici ou là au gré des utilisateurs ; la grande majorité des appels sont ceux du quaternaire inférieur ou des stimuli extérieurs.
Ainsi, la conscience est-elle contrainte à errer sans cesse dans les niveaux obscurs ne parvenant à s'élever qu'en de rares moments, goûtant alors un air plus pur et une lumière plus éclatante. Ces moments d’élévation mystique, ou de théophanie, sont cependant rares et l'enseignement ésotérique nous apprend qu'ils ne peuvent jamais être que de courte durée si l'Homme n'a pas au préalable gravi les marches de l'échelle de Jacob, opéré la transmutation alchimique qui le rendra sourd aux appels des niveaux inférieurs de la matière, pour au contraire, prêter l'oreille à l'Acteur silencieux et qui lui parle sur un autre plan.
Si nous mettons en rapport le schéma ternaire grec (composé de NOUS, PSYCHÉ et SOMA ) avec la constitution septénaire des Orientaux, nous voyons que le monde de SOMA est rattaché aux corps physique et énergétique, que PSYCHÉ est liée aux corps émotionnel et intellectuel, enfin que NOUS est associé à l’Individu, donc aux éléments ternaires.
Ces trois sphères qui s'interpénètrent déterminent des zones d'intersection, des lieux d'échanges entre plans différents, que nous appellerons les trois « moi ». Le moi, provient toujours de l'union de deux plans différents :
Selon les Traditions et Philosophies d'Orient et d'Occident, l’Univers est à la fois Un et multiple, tout comme le Divin. En effet, dans toute vision métaphysique, Dieu est considéré, à la fois comme transcendance (Unité) et immanence (multiplicité).
Donc selon cette perspective, il y aurait des plans ou des dimensions au sein desquels la conscience évoluerait, selon un mouvement soit horizontal soit vertical : ce sont là les divers mouvements de l'âme décrits par de si nombreux philosophes. La conscience se qualifierait en fonction du lieu qu'elle choisirait pour s'établir. Le moi – distinct de la conscience – peut être considéré comme le lieu de qualification de la conscience.
Si la conscience de l’homme siège dans la zone psychosomatique, c'est-à-dire dans le moi animal, elle n'est que conscience animale. Si la conscience s'élève dans la zone psycho-spirituelle, elle acquiert alors la qualité humaine. Enfin, si elle s'élève encore, et siège dans le moi divin, alors elle se fond dans l'Unité divine ; c'est ce dont toutes les philosophies parlent sous le nom de Théophanie.
Le travail de la conscience humaine est donc de dépasser la contradiction permanente entre l'Unité et la multiplicité, en les reliant l'une à l'autre.
Le travail spécifique à l'homme consiste à dépasser le stade animal – en se libérant de l'inclination vers le moi animal – pour se qualifier au niveau humain, et ce, afin d'acquérir un jour un nouvel état de conscience, un état divin – distinct de l'état de Dieu – but de toutes les philosophies métaphysiques et de toute spiritualité.
Extrait du livre La Tradition et les voies de la connaissance, hier et aujourd'hui. De Fernand Schwarz aux Editions Nouvelle Acropole.
Keti croit que la danse des sept voiles est probablement la plus célèbre de toutes les danses du ventre orientales à avoir intégré la société occidentale. Elle a conquis le coeur des hommes et des femmes à travers les âges avec ses allures exotiques et affriolantes. Pourtant, il y a une symbologie sous cette danse, un niveau d'initiation spirituelle.
Symboliquement, l'effusion des voiles est semblable à l'ouverture des sept sceaux ou chakras - des centres d'énergies spirituels du corps, tel que l'enseignent plusieurs traditions spirituelles, particulièrement dans les cultures orientales. Keti croit que le fait de retirer un voile ne correspond pas seulement à révéler un nouveau niveau de conscience, mais que lorsqu'une musique spécifique est jouée pour un chakra, cela évoque différents mouvements de danse reflétant ce niveau également. Donc, selon l'instrument qui sera joué, on déterminera quel niveau de conscience sera évoqué.
Lorsqu'un voile est retiré du centre sexuel au chakra de la base, de gros tambours sont utilisés. Ce chakra représente un niveau instinctuel, de survie, animal. Il implique également la naissance et la mort, et représente nos énergies les plus physiques et primitives.
Un second voile peut être ensuite retiré du chakra sacré, sous le nombril. C'est le lieu des relations et de la création, où la danseuse utilise des mouvements du ventre et des hanches, accompagnée par des guitares basses. En Égypte, le kanoon, une harpe profonde est jouée, pour le chakra du ventre également. Les hautes guitares sont jouées pour le plexus solaire ou diaphragme, qui relâche les énergies de feu et de passion de la danseuse, ce qui est typique des danses comme le flamenco.
Les sons du saxophone ou du violon sont joués près du coeur pour l'ouvrir à l'amour, et dans cette partie du corps, nous trouvons des mouvements expressifs de la poitrine. Le chakra de la gorge est conduit par une voix chantante, des paroles, et à ce niveau, il y a plusieurs gestes symboliques articulés autour de la bouche.
Les sons des flûtes font palpiter le troisième oeil et le chakra de la couronne, alors que les bras de la danseuse s'élève pour représenter un mouvement vers l'esprit. Ces chakras sont activés par les sons hauts et peuvent être utilisés pour de la communication directe avec le Divin avec des activités telles que la danse Sufi et la transe extatique. En termes de conscience, la danse du ventre se réfère d'abord à l'utérus, au féminin sacré. Ses mouvements incorporent à la fois la fécondité chthonienne de la Déesse et les énergies inspirantes du Dieu. La danse elle-même devient équilibre et harmonie avec la musique des tambours, des instruments à cordes, des voix et des flûtes, utilisés pour représenter les éléments de la terre, du feu, de l'air et de l'eau.
La signification du chiffre sept dans la danse avec le voile est aussi liée à l'initiation spirituelle où une femme plonge dans ses propres ombres et aspects inconscients pour se réapproprier des aspects dissociés d'elle-même.
Une femme peut s'émanciper et se libérer lorsque des parts rejetées d'elle-même sont reconnues et acceptées. Cette sombre quête nécessite de retirer plusieurs masques, rôles et systèmes de croyances qui l'empêchent de connaître sa véritable essence. Cette quête est représentée typiquement par le passage de sept portails mythiques, qui font partie de sa descente dans le monde d'en bas (psyché). Dans cette descente dans ses profondeurs, une femme devient complètement nue et vulnérable. C'est toutefois dans cette honnêteté vulnérable qu'une femme regagne son pouvoir.
Cette métaphore initiatique de se déshabiller/dévoiler est, à un niveau, lié aux cycle menstruel de la femme et aux phases de la lune. La quête initiatique de la descente dans le monde d'en bas et de s'y dévoiler peut être synchronisée avec le temps où une femme ressent de la tension prémenstruelle et relâche plusieurs émotions durant les sept jours précédant ses saignements. Si nous regardons les sept jours du cycle passés à saigner, ils sont liés au temps de la lune noire, où une femme traverse les profondeurs du coeur de son être. C'est à ce moment-là qu'elle est à son plein potentiel, au sommet de son pouvoir féminin, bien qu'elle le fasse dans un endroit calme, où elle peut aussi prendre le temps de se régénérer. Les sept jours suivants où la lune croît, montrent comment les énergies de la femme commencent à s'animer, alors qu'elle refait surface dans le monde, avec une énergie renouvelée. Puis, à la pleine lune, où la lumière du soleil est reflétée à son maximum, la femme est à son plus haut potentiel de pouvoir sexuel, et elle y est plus fertile. C'est le temps fructueux de l'ovulation, où elle est plus active, jusqu'à ce que son énergie décroisse et qu'elle recommence sa descente, avec la lune décroissante.Dans sa thèse sur la danse orientale, Keti a recherché des mythes anciens se concentrant sur le thème de la descente et les a lié à la croissance des femmes d'aujourd'hui. Elle explique que ces histoires mythiques à la danse du ventre refont surface en partie parce que leurs significations spirituelles commencent seulement à se révéler.
Dans un mythe babylonien, la déesse Ishtar descend dans le monde d'en bas afin de ramener son défunt époux à la vie. Durant sa descente, elle doit passer sept épreuves et passer sous sept portes. À chacune de ces portes, elle retire un voile métaphorique, comme un bijou, sa beauté ou sa richesse.
Elle use ultimement de son pouvoir de séduction pour passer, mais alors qu'elle retire tous ses voiles, elle se défait aussi de ses liens terrestres. Et lorsqu'elle se retrouve complètement nue, révélant sa véritable essence, ainsi peut-elle vraiment sauver son époux ou se réapproprier son côté masculin. C'est seulement après cette réunion que le mariage alchimique de l'équilibre peut avoir lieu. En tant que femmes, nous pouvons aussi faire cette descente en pleine conscience, où nous retirons les voiles qui nous protègent, les voiles de l'abandon.
Seulement lorsque nous sommes nues et complètement vulnérables pouvons-nous exprimer le potentiel brut de notre féminité. Si nous choisissons consciemment cette initiation alors que nous devons être préparées à tout perdre, de nous tenir dans notre essence nue, et ce faisant réclamer notre puissant côté masculin. Dans la tradition grecque, la même initiation était entreprise par Déméter, la déesse-mère des grains. Dans une des versions du mythe, Déméter comme Ishtar descend dans le monde d'en bas, mais cette fois la descente est pour ramener sa fille et non son époux. Sa fille Perséphone est faite prisonnière par Hadès, dans le monde des morts. Le deuil de et le chagrin de Déméter sont si puissants qu'ils causent la stérilité et la sécheresse de la terre. Plus rien n'y pousse, plus rien n'y renaît. Éventuellement, le dieu Zeus force Hadès à relâcher Perséphone et l'abondance de la Terre revient. Une fois de plus, cela suggère qu'à travers cette descente dans l'obscurité nous pouvons nous réapproprier notre enfant/jeune fille intérieure.
Le mythe des sept voiles peut être retracé dans plusieurs cultures, comme il est apparu et réapparu un peu partout, et chaque culture a créé une fin différente à l'histoire, reflétant sa psyché et sa mythologique de l'époque. Toutefois, c'est seulement dans la version biblique que le dévoilement du féminin mène à la décapitation du masculin, tel qu'on peut le voir dans l'histoire de la danseuse exotique Salomé.
La mère de Salomé était très manipulatrice, alors elle usa de la beauté de sa fille pour ses propres fins. Le désir d'Hérode pour Salomé était si fort qu'il accepta de présenter à la mère de Salomé la tête de Jean le Baptiste, si Salomé acceptait de danser pour lui. La danse séductive que Salomé exécuta pour Hérode est la danse révélatrice des sept voiles. Toutefois, le dévoilement du pouvoir féminin ici mène à la mort symbolique et à la castration freudienne du mâle. Chaque version mythique de la danse des sept voiles a une fin différente, toutefois cette histoire se termine avec la séparation plutôt qu'avec la réunion. Keti croit qu'une grande partie des philosophies islamiques et chrétiennes liées aux femmes et à la sexualité reflète la peur entourant ce mythe particulier. Elle croit que plusieurs hommes sont inconsciemment effrayés par le pouvoir sexuel féminin, ce qui expliquerait pourquoi les cultures patriarcales ont dominées pendant deux millénaires.
Extrait de l'article L'Art sacré de la danse du ventre, de Astoria
En savoir plus : celebrerladeesse.net
Image de couverture : collage de la planche n°06 du Mutus Liber et de Salomé et la danse des sept voiles, de Gustave Moreau
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