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Résumé :
Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.
Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.
Auteur :
Née en 1966, Delphine de Vigan est une auteure française. Ancienne directrice d'études, elle a publié plusieurs romans, dont No et moi, Prix des Libraires 2008 et adapté en 2010 au cinéma par Zabou Breitman, Les Heures souterraines ou encore Rien ne s'oppose à la nuit, lauréat en 2011 du Prix du roman Fnac, du Prix du roman France Télévisions et du Prix Renaudot des lycéens, et, en 2012, du Grand Prix des lectrices de Elle. Ses romans sont traduits dans plus d'une vingtaine de langues.
Extraits :
« Je ne sais plus quand est venue l'idée d'écrire sur ma mère, autour d'elle, ou à partir d'elle, je ais combien j'ai refusé cette idée, je l'ai tenue à distance, le plus longtemps possible, dressant la liste des innombrables auteurs qui avaient écrit sur la leur, des plus anciens aux plus récents, histoire de me prouver combien le terrain était miné et le sujet galvaudé, j'ai chassé les phrases qui me venaient au petit matin ou au détour d'un souvenir, autant de débuts de romans sous toutes les formes possibles dont je ne voulais pas entendre le premier mot, j'ai établi la liste des obstacles qui ne manqueraient pas de se présenter à moi et des risques non mesurables que j'encourais à entreprendre un tel chantier.
Ma mère constituait un champ trop vaste, trop sombre, trop désespéré : trop casse-gueule en résumé.
J'ai laissé ma sœur récupérer les lettres, les papiers et les textes écrits par Lucile, en constituer une malle spéciale qu'elle descendrait bientôt dans sa cave. Je n'avais ni la place ni la force. »
« Un jour Lucile partirait, elle quitterait le bruit, l’agitation, le mouvement. Ce jour-là, elle serait une seule, distincte des autres, ne ferait plus partie d’un ensemble. Elle se demandait souvent à quoi ressemblerait le monde, ce jour-là, s’il serait plus violent, ou au contraire plus clément. »
« Aujourd’hui mes enfants grandissent et même s’il est d’une banalité de dire à quel point cela m’émerveille et me bouleverse, je le dis et je l’écris, mes enfants sont des êtres à part entière dont la personnalité m’impressionne et me réjouit , aujourd’hui j’aime un homme dont la trajectoire a étrangement percuté la mienne (ou plutôt l’inverse), à la fois si semblable et si différent de moi, dont l’amour inattendu , dans le même temps me comble, me renverse et me renforce, aujourd’hui il est dix heures quarante-quatre et je suis face à mon vieux PC que je maudis pour sa lenteur mais que j’adore pour sa mémoire, aujourd’hui je sais combien tout cela est fragile et que c’est maintenant, avec cette force retrouvée, qu’il faut aller au bout.
Il sera toujours temps de pleurer. »