Dévoilée par l'Agence de contrôle nucléaire belge (AFCN), l'existence d'un risque de sécurité dans l'un des quatre réacteurs de Doel (nord) concerne également l'un des trois réacteurs de Tihange, dans le sud du pays, dont la cuve métallique a été conçue par la même firme néerlandaise, Rotterdam Drydocks.
Le problème pourrait même largement dépasser la Belgique, a laissé entendre le directeur général de l'AFCN, Willy De Roovere, dans une note consultée par l'AFP, car "21 cuves de réacteurs dans le monde" ont été fabriquées par Rotterdam Drydocks.
Il n'a pas précisé dans quels pays ils ont été livrés mais, de sources françaises on assurait mercredi que cette société qui a aujourd'hui cessé ses activités, n'a participé à la construction d'aucune centrale en France.
Le problème de Doel 3 est apparu au cours de contrôles effectués sur ce réacteur, l'un des sept du royaume, tous exploité par Electrabel, filiale du français GDF-Suez.
Ce réacteur mis en service en 1982 et situé à quelque 25 km d'Anvers, avait été mis à l'arrêt début juin pour entretien et son combustible nucléaire déchargé, ce qui exclut tout danger "pour la population, les travailleurs et l'environnement", selon l'agence.
Lors de ces contrôles, une "nouvelle méthode d'analyses de la cuve au moyen de capteurs ultrasoniques" a permis de "détecter sur la cuve la présence de très nombreuses indications qui pourraient s'assimiler à de potentielles fissures", explique l'AFCN sur son site internet.
C'est clairement à Electrabel de prouver que ces anomalies ne posent pas un problème d'intégrité du réacteur, précise l'AFCN, qui ne donnera une autorisation de poursuivre l'exploitation que si des "arguments convaincants sont fournis".
Mais l'arrêt de Doel 3 sera de toute manière "maintenu (au moins) jusqu'au 31 août 2012", a expliqué l'AFCN.
En Belgique, le problème n'est pas circonscrit à Doel, puisque selon le directeur général de l'agence, le réacteur de Tihange 2 possède la même cuve métallique que Doel 3. Il va donc lui aussi subir les mêmes inspections, ce qui nécessite son arrêt.
Ces interruptions ne posent pas de problème d'approvisionnement, du moins en période estivale, où la demande en électricité est moindre, a assuré mercredi le gestionnaire du réseau belge à haute tension, Elia.
Mais, plus inquiétant pour l'approvisionnement du pays, le patron de l'AFCN n'exclut pas "dans le plus extrême des cas" - c'est à dire si les tests à venir révèlent un véritable danger - l'arrêt anticipé et définitif de ces deux réacteurs, alors que la Belgique dépend à plus de 50% du nucléaire pour sa production d'électricité.
M. De Roovere juge aussi que "le calendrier de sortie du nucléaire" du pays "pourrait devoir être revu", alors que le dossier, controversé, a déclenché un bras-de-fer entre Electrabel et le gouvernement d'Elio Di Rupo.
La Belgique a décidé de sortir progressivement du nucléaire entre 2016 et 2025. Mais les deux réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 devaient être parmi les derniers à fermer.
Ce problème constitue aussi une nouvelle épine dans le pied de la filière nucléaire, déjà fragilisée par la catastrophe de Fukushima en 2011 au Japon.
Il met également la pression sur la Commission européenne qui a assuré vouloir être en mesure de répondre à toutes les craintes des citoyens sur la sûreté des installations nucléaires et dont un rapport est attendu à l'automne.
Les Pays-Bas, dont la frontière est proche de Doel, ont demandé mercredi des informations à la Belgique.
Par Philippe SIUBERSKI
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